Il
ne faut parfois qu'une seule œuvre dans le monde du spectacle pour
créer un choc artistique générateur d'une toute nouvelle expression.
C'est ce qui c'est passé en 1972 avec l'américain Bob Wilson, ce dernier
a étonné avec Le Regard du sourd,
une œuvre novatrice puisque privilégiant le geste à la parole, et c'est
cette dernière qui allait changer le cours du théâtre contemporain.
Quelques
années plus tard, Pina Bausch, danseuse et chorégraphe allemande, va
véritablement s'imposer avec l'un de ses ballets les plus reconnus Barbe-Bleue
(1977). C'est la première œuvre de théâtre dansé, et elle concentrait à
elle seule tellement de révolutions qu'elle ne passe pas sans scandale.
En effet, la révolution se trouva d'abord dans la forme, celle-ci se
retrouva complétement éclatée, voir chaotique : Toutes les normes
traditionnelles du ballet se sont retrouvées pulvérisées, le concept de
récit a disparu... La danse est devenu la matière et le sujet unique
d'une autre forme de récit. Et contrairement à tous ses contemporains,
Pina Bausch a travaillé non pas sur des formes à reproduire, des pas
précis et définis, mais la particularité des corps de chacun de ses
danseurs, donnant alors un aspect de liberté et fluidité.
Le
fait qu'elle mêle parole et jeu de l'acteur à la danse dans ses
spectacles fait qu'elle est très apprécié des gens du théâtre, avant
même ceux du monde de la danse. Pour définir son art, on parlera d'abord
d'opéra, puis de ballet, et en 1976, c'est le terme Tanztheater (
théâtre de danse ) qu'on utilisera pour définir son travail. Notre
recherche portera donc sur ce personnage iconique de la danse
contemporaine et la forme qu'elle a mis en œuvre.
Pina Bausch, Café Müller. Les chorégraphies de Pina s'organisent avant tout dans la recherche de
l'émotion à travers le corps & ses tensions.
“Je ne m’intéresse pas à la façon dont les gens bougent, mais à ce qui les meut et à ce qu’ils font bouger ”. Pina Bausch
“Je ne m’intéresse pas à la façon dont les gens bougent, mais à ce qui les meut et à ce qu’ils font bouger ”. Pina Bausch